Shahnour Sahiner vit à Istanbul. Bien que médecin, il aura consacré toute sa vie à l’enseignement de l’histoire et de la langue arméniennes. C’est un homme de mémoire. Mais, à partir de ses 80 ans, apparaissent chez Shahnour les premiers signes d’une mémoire qui flanche. Son fils Ara, le réalisateur du film, vit à Boston et lui rend régulièrement visite tandis que Norvan, le fils d’Ara, vit lui à Paris.

Combattre l’oubli, observer et transcrire fidèlement le temps qui passe, c’est le rôle que s’assigne le réalisateur. Plusieurs questions se posent alors à lui : comment garder en mémoire ces brefs instants de rencontre entre un père et son fils ? Ces nombreux allers-retours entre Paris et Istanbul ? Comment rendre perceptibles le passé et la représentation que l’on s’en fait ? De quoi un individu peut-il se souvenir exactement quand il n’arrive même plus à reconnaître ses propres enfants ?

Divisé en deux volets, le film entre père & fils dresse d’une part un bilan presque insoutenable d’une mémoire qui, soudain, dérape et d’autre part, dans l’effort de saisir l’instantanéité du moment présent, il lève un voile pudique sur les liens affectifs qui unissent père et fils.

Plus que tout, ce film se révèle être une quête identitaire fondée en partie sur l’héritage culturel arménien mais aussi sur l’impact ressenti face à l’inexorable fuite des heures.

   

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